Bella et Démetri (Raven)

 

 

Trois ans s’est écoulé depuis qu’Edward et sa famille ont abandonnés Bella. Lors de la première année, elle avait espéré de tout cœur qu’ils reviennent, alors elle les attendaient. Puis lors de la seconde, elle comprit. Comprit qu’ils ne reviendront plus jamais. Du moins, pas de son vivant. Alors, durant la troisième année, elle s’est renforcée, elle n’était plus la Bella fragile, timide et douce que tout le monde connaissait. Non, elle est devenue la Bella dure, assurée et froide. Comprenant cette facheuse réalité, elle décide de changer de vie et pour cela, elle change d‘identité. Désormais, elle s'appelle Elena. Pour que sa nouvelle vie commence, elle déménage à Rome, en Italie, et choisit une nouvelle orientation : l'art. Par la suite, elle devient conservatrice du célèbre musée romain, Le musée du Vatican. Seulement, lors d’une pause d’une de ses journées de travail, elle en profite pour regarder les nouvelles expositions. C’est en se retrouvant dans la bibliothèque apostolique vaticane que sa vie va changer. 

C’est également lors de cette journée, qu'Elena va basculer dans le monde de l’immortalité. Un monde de peur, crainte et d’obscurité.

 

 

 

 

POV Bella/Elena

 

 

Un regard. Un cœur qui bat, vite. Très vite. Un sourire. Un soupir. Ils avancent. Elle recule. Pas de moyen échappatoire. Un autre soupir. Encore un sourire. Un échange de paroles et c’est la fin. Au total, treize minutes. Treize minutes avaient suffient pour conclure la mort d’un être humain et la vie d’un monstre.

C’est de cette manière que moi, Elena, me retrouve dans cette chambre sombre et de gaieté absente  bien qu’elle soit spacieuse et décorée aux temps antique. Ou plus précisément à Volterra, dans le château des Volturi. Quelque heures auparavant j’étais dans le bureau privé d’Aro, qui bien entendu, était accompagné de Marcus ainsi que de Caïus. Le sujet principal de notre « conversation » était le quand de ma transformation. Bien qu’eux ne cachaient pas leur enthousiasme à ma future vie dans leur rang, moi je n’étais pas aussi joviale. Si l’idée me tentait il y trois ans, ce n’était plus le cas maintenant. Passer ma vie avec Edward au prix d’une mort et renaissance me paraissait être un bon marché. Vivre avec celui que vous aimez en restant jeune et belle valait bien le sacrifice qui y était imposé. Mais maintenant ? Vivre pour servir des rois pris d’une folie certaine plus déplacé pour l’un d’eux ne valait pas ce sacrifice. Non. Pas d’après moi. Au final, j’avais bien compris que dans cette histoire, je n’avais pas mon mot à dire. Que je le voulais ou non, je deviendrais l’une des leurs, un vampire, un monstre. Et d’après ce qui en était ressortit de notre entretient, ma transformation aura lieu dans moins d’une demi-heure. Celui qui s’en chargera est d’après leurs dires, le meilleur traqueur qu’il y ai au monde. Démétri, il me semble. Edward m’avait raconté un ou deux souvenirs qu’il avait quand il était au service des Volturi. Et si on en croit ce qu’il m’avait raconté, ce fameux Démétri était également là à cette époque. Il m’avait dit, un soir, qu’ils ne s’entendaient pas très bien tout les deux. Démétri aimait tuer, faire souffrir les humains, jouer avec eux.

Cette discussion me revint en mémoire.

Nous étions en forêt, au pied d’un arbre. C’était au couché du soleil, je lui avait demandé de me raconter sa vie d’avant, d’humain et de nouveau-né. Ceux-ci étaient plus ou moins vagues, il m’avait confié que ses souvenirs été brumeux. Qu’il ne se souvenait que d’événement marquant comme la mort de son père quand il était en bas-âge, la volonté de sa mère pour survivre, les derniers instant de sa vie avant sa mort.

Je revins à la réalité. Se replongeait dans le passé ne servait à rien d’autre qu'à ranimer la souffrance. Ma souffrance. Je soupirai. Je ne me voyais pas appeler les régents par le nom « Maître ». Ni même les autres gardes, « frères et sœurs ». De nouveau, je soupirai. Je n’aurais pas le choix de toute façon. Etant donné que je suis très certainement vouée à les servir pendant le restant de ma vie, autant ne pas me créer de problème alors que je peux les éviter. On toqua à ma porte. Je m’y attendais, il était pile 23H, l‘heure à laquelle je devait être transformée. Je donna mon autorisation et la porte s’ouvrit. Je m’attendais à un grand gaillard, le visage sévère, froid, un regard sauvage ou cruel. Digne d’un grand meurtrier. Mais à mon étonnement, il était de taille moyenne, blond, peau pâle, un corps svelte, un regard impassible. Pas du tout ce à quoi je m’attendait et pour je ne sais quelle raison, il m’inspirait confiance. Peut être parce qu’il avait un charme envoutant, ou tout simplement parce que j'étais en proie à une certaine folie. Oui, ce devait surement être la seconde option. Démétri s’arrêta à quelque pas de moi et me regarda droit dans les yeux.. Mon cœur fit un petit bond dans ma poitrine. Il dû le remarquer puisqu’il me fît un sourire espiègle.

 

POV Démétri : 

 

Aro m’avait fait parvenir à l’aide d’Afton un message. Je devais transformer l’humaine qu’il m’avait fait traquer. Et non seulement je devais la transformer, mais également la veiller durant sa transformation. D’après Aro, elle pourrait développer un don des plus intéressants. Il aurait entendu parler d’une humaine capable de résister aux dons mentaux. Et Aro adore le pouvoir. Il m’avait demander ainsi qu’à Félix de la surveiller. Ou plutôt la traquer. Nuit et jour. C’est de cette façon que nous savions qu’elle s’appelait Elena, qu’elle avait 21 ans et qu’elle était Américaine. Par la suite nous avions su qu’elle était conservatrice de musée au Vatican.

Et pour ma part, qu’elle était célibataire. En effet, la première fois que je l’ai vue, elle m'était apparu comme une déesse. Il fallait le reconnaître, pour une humaine, elle était très belle. Et bien sur, Aro s’en était rendu comte au fur et à mesure qu’il lisait mes pensées, je voyait bien que ça l’amusait. Il m’avait dit lors d’un entretient privé qu’il se pourrait qu'il y ai plus que de l'attirance. J’avais, bien sur, renié toute cette vérité. Elle n’était qu’humaine, de la nourriture, du bétail. Et moi un prédateur, un vampire, un monstre.

Je venais d’entrer dans sa chambre. Elle était assise en tailleur sur son lit. Elle me regardait, ou plutôt me détailler. Je m’approchai d’elle et m’arrêtai à quelques pas. Son cœur fît un bond dans sa poitrine. Cela m’amena un sourire espiègle aux lèvres. Je la regardai de plus près, moi aussi. Elle avait de long cheveux bruns et bouclés. Des yeux chocolats, un regard absent. Une taille plutôt fine. De fines lèvres qui ne demandaient qu’à être embrassés. Et surtout, son sang. Divin, attirant. D’un regard elle me fît comprendre qu’elle était prêtre, et lentement, elle s’allongea. Je me rapprochai d’elle, me penchai au dessus de son cou et, sans un mot, la mordis. Son sang coulait à plein dans ma gorge en même temps que mon venin dans ses veines, son sang était plus qu’exquis. Au bout de quelques secondes, j’enleva mes crocs de sa jugulaire et la regarda. Elle était prise de convulsions et de spasmes. Mais ne poussait aucun cris. Très choquant. Je n’avais jamais assisté à un tel phénomène. Elle avait un contrôle hors norme, bien qu‘elle était humaine. C’est certain qu’Aro sera d’autant plus émerveillé quand il apprendra cela. Je m’assied sur un des fauteuil et la regarda. Elle était belle, très belle. Et le sera encore plus après sa transformation. J’étais irrévocablement attiré par elle. Quelque chose me poussait à l’aimer, à la protéger. Mais également à la détester.

 

3 jours après :

 

Cela faisait trois jours que la transformation d'Elena avait commencée. Donc elle devrait se réveiller en milieu de soirée. Si tout va bien. Alec était venu me relever pendant les heures où je me nourrissais. J’avais profité de la première occasion qui m’était livré pour parler du contrôle de l’humaine à Aro. Il avait été très surpris par ce qu’il avait vu dans mon esprit. Mais son étonnement fut vite remplacé par de la joie, de l’excitation et de la fierté. J’étais donc au chevet de la belle princesse, attendant son réveil. Je voyais déjà les transformations se faire, ses cheveux devenaient plus long, plus soyeux, brillant, sa peau devenait pâle, ses lèvres passaient du rouge brisé au rouge éclatant. Comme les roses. 

Son cœur se mit à ralentir, signe de sa mort proche. Quelque minutes suivant ce ralentissement, son cœur cessa de battre. Je glissai de mon fauteuil, prêt à me lever, le visage inquiet. Rapidement, ses yeux s’ouvrirent, je me relevai et à peine ai-je eu le temps de le faire qu'Elena me sauta dessus, me laissant découvrir ses canines. Un grondement sourd de sa part se fît entendre. Dieu qu’elle était rapide. Je n’avais même pas vu venir le coup. 

 

 

"Drôle de façon de dire bonjour, mais j’accepte. Comment te sens-tu ?" Demandais-je tout sourire.

"La ferme." Gronda-t-elle. "Je ne te remercierais jamais assez d’avoir fait de moi un monstre."

"Doucement chérie..." Dis-je, tout en lui glissant une mèche de cheveux derrière son oreille.

"C'est pas vrai... Edward avait raison." Rigola-t-elle sans humour.

"Edward ? Edward Cullen ?" Grognais-je.

 

Sans le vouloir, je la poussa contre le mur, non sans violence. Ayant faillis à ma tâche, je me relevai, inquiet de ce que j'avais bien pu lui faire.

 

"Ça va ?" Demandais-je.

 

Se relevant, elle me répondit un "A merveille, pourquoi ?".